Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453), l’affrontement franco-anglais

Le spécialiste de la guerre de Cent Ans

Maître de conférences à l’université Paris VIII, Boris Bove est un médiéviste réputé. Il est l’auteur de Dominer la ville : Prévôts des marchands et échevins parisiens de 1260 à 1350 (CTHS, 2004) et de La  Guerre de cent ans paru chez Belin en 2015. Avant cela il avait fait paraître dans la série « histoire de France » chez Belin Le Temps de la guerre de Cent Ans. C’est ce dernier que les éditions Gallimard viennent de republier en « folio histoire ». C’est l’occasion de revenir sur une période fondatrice de l’histoire de notre pays.  

Conflit et épidémie

Avec Le Temps de la guerre de Cent Ans, le lecteur assiste à la naissance d’un conflit ouvert et centenaire entre deux royaumes, l’Angleterre et la France, sur fonds de revendications dynastiques entre Plantagenêts et Valois au trône de France. Cette guerre de Cent Ans est en fait largement une succession de raids anglais, de « chevauchées » ponctuées de pillages et de batailles où à chaque fois la chevalerie française est décimée par les archers anglais (Crécy, Poitiers, Azincourt). Mais ce temps de la guerre de cent ans est aussi celui de la grande Peste qui arrive en France en 1348. Elle a pour conséquence une dépression démographique qui entraîne une baisse de 50 % de la population française. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour retrouver son niveau du début du XIVe siècle, soit 17 millions de personnes. Voyons le côté positif : comme la main d’œuvre est devenue plus rare, les salaires montent…  

La croissance de l’État royal

Guerre et épidémie pousse les rois à réagir en développant l’appareil administratif et en renforçant son contrôle sur les populations et la société et aussi en s’appuyant sur les princes de la famille royale, comme les ducs de Bourgogne (qui ne tardent pas à développer leur propre partition, Louis XI s’en souviendra). Deux rois surtout, Charles V et Charles VII, se détachent par leur œuvre politique.et réussissent in fine à battre les anglais. On comprend aussi avec Boris Bove que ce conflit aide à la naissance d’un sentiment national de part et d’autre de la Manche. Le XVe siècle voit ainsi des mouvements de paysans se battre contre les anglais, les « godons », en particulier en Normandie.

Notons pour finir qu’une partie de l’atelier de l’historien, spécialité de la collection, est spécialement consacrée au personnage de Jeanne d’Arc et à son importance dans l’historiographie. On peut recommander cette grande synthèse à tout amateur d’histoire médiévale.  

Sylvain Bonnet

Boris Bove, 1328-1453 : Le Temps de la guerre de Cent Ans, Gallimard, « Folio histoire », octobre 2020, 864 pages, 12,90 eur

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