Léonard de Vinci, le génie de la Renaissance

L’homme de la Renaissance

Affirmer que depuis sa mort en 1519, Leonard de Vinci fascine est un euphémisme ! Une récente émission sur la chaîne franco-allemande Arte lui a même attribué une partie de la conception du château de Chambord, pourtant construit bien après sa mort. Peintre mais aussi inventeur, architecte, sculpteur voire « designer » comme on dirait aujourd’hui, l’artiste a marqué la postérité alors que son époque comptait nombre de génies : Michel-Ange, Raphaël, Botticelli pour la peinture, Machiavel pour la science politique, pour n’en citer que quelques-uns. Michael Fusaro a traduit de l’italien la biographie que lui a consacré Carlo Vecce, professeur de littérature de la Renaissance à Naples. Après l’édition de 2008 dans la collection « Grandes biographies », sa réédition par Flammarion est une occasion de découvrir sa vie.

Une identité incertaine

Leonard est né des amours d’un jeune notaire, Piero da Vinci et d’une jeune fille désargentée prénommée Caterina. C’est son grand-père paternel qui le reconnait implicitement dans un registre qu’il tient. Il grandit loin de ses parents (le père se mariera plusieurs fois ensuite et aura un grand nombre d’enfants légitimes). Si son père finit par s’intéresser à son éducation, on peut dire que c’est grâce à l’intelligence du jeune Vinci qui, très vite, s’intéresse à tout et surtout à l’art (mais jamais au droit). Le jeune Léonard entre dans l’atelier de Verrochio à Milan. Il y fait ses classes. Il est aussi impliqué dans des affaires de « mœurs », étant accusé de sodomie. Était-il homosexuel ? Vraisemblablement mais là n’est pas le sujet.

Un esprit curieux de tout

Peintre de génie (voyez La Belle Ferronnière, La Vierge à l’enfant, sans parler de l’immortelle Joconde), Leonard a aussi tendance à se diversifier. Il s’intéresse à l’architecture, à l’anatomie (il pratique lui-même des dissections), à tout en fait. Ce qui explique son retard sur certaines commandes. Leonard invente aussi de nombreuses machines, souvent impossibles à réaliser mais qui sont souvent très en avance. C’est un esprit curieux de tout, assimilant les faits scientifiques, réfléchissant sur la nature et ses mécanismes. Politiquement, il se place d’abord sous la protection de Ludovic Sforza dit « le more » mais est assez souple pour se placer sous la protection des français le moment venu. Grand bien lui fasse car il les frappe tellement par son génie — tandis que Michel-Ange s’impose dans la péninsule italienne — que François Ier le fait venir en France. Là-bas sa légende grandit puisqu’elle sert celle du Roi de France dont il organise les fêtes. Sa mort sera un évènement, son mythe s’épanouit malgré les querelles autour de son héritage.

Cette biographie élégante et bien écrite est une belle occasion de découvrir cet homme clairement hors du commun.

Sylvain Bonnet

Carlo Vecce, Léonard de Vinci, traduit de l’italien par Michael Fusaro, Flammarion, mars 2019, 444 pages, 19,90 eur

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