Atlas de la France dans la seconde guerre mondiale, un pays déchiré

Voici la nouvelle édition d’un atlas de la seconde guerre mondiale concocté par deux spécialistes : Stéphane Simonnet, auteur de l’Atlas de la libération de la France (Autrement, 2004), et Christophe Prime, à qui on doit La bataille du Cotentin (Tallandier, 2015) et L’Amérique en guerre (Perrin, 2024). Tous deux ont travaillé au Mémorial de Caen.

Une histoire singulière

Avec cette synthèse plutôt réussie, on prend conscience de la singularité de la France. Le pays, censé posséder la première armée du monde, entre dans la guerre en septembre 1939 persuadé que le conflit ressemblera à la Grande guerre. Or, l’Allemagne nazie va opter pour une stratégie risquée, le fameux plan jaune concocté par Manstein, attirant les meilleures troupes en Belgique tout en perçant dans les Ardennes. En six semaines la France est battue, Pétain demande l’armistice et de Gaulle part à Londres. Deux France à partir de ce jour vont exister, celle de Vichy, concentrée dans la zone libre concédée par Hitler, et celle de Londres. Un conflit qui va s’envenimer tandis que le monde s’embrase. Vichy et la France Libre vont s’affronter à Dakar, au Gabon et en Syrie (on le découvre ici dans de très bons chapitres, avec de très belles cartes). On connait la suite.

La Résistance à l’honneur

La France Libre, qui peine à exister face aux alliés, va trouver un appui inattendu : la Résistance en France même. Balbutiante en 1941, elle s’organise petit à petit, recrutant même des déçus de Vichy (surtout après l’invasion de la Zone libre), collectant des renseignements, organisant des opérations de sabotage et créant en 1943 les fameux maquis grâce aux réfractaires au STO (service du travail obligatoire). Peu présents lors du jour J (le fameux commando Kieffer, quelques navires), les français sont en revanche majoritaires lors du débarquement en Provence, sans compter la 2e DB qui va contribuer à la Libération de Paris. Fin 1944, la France est de retour dans le conflit, modestement par rapport à l’effort de guerre anglo-américain ou soviétique. C’est cependant le principal.

Cet Atlas de la France dans la seconde guerre mondiale est une très bonne synthèse.

Sylvain Bonnet

Stéphane Simonnet & Christophe Prime, Atlas de la France dans la seconde guerre mondiale, Autrement, mars 2024, 96 pages, 24 euros

Laisser un commentaire