David Zaoui, le peintre du bonheur et de l’accomplissement

Le roman de David Zaoui, Le Peintre du dimanche en poche, est un hymne au lâcher prise, une ode à l’importance de la famille, avec un humour incroyable et rafraîchissant ! Les personnages soulèvent aussi la question du bonheur et de l’accomplissement. A l’occasion de la parution en poche, David Zaoui a très gentiment accepté de répondre à nos questions.

Entretien

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et votre parcours ?

J’ai grandi en banlieue parisienne, dans un environnement où la violence était quotidienne. Passionné par le cinéma, mes parents m’ont offert dès l’âge de 11 ans un caméscope. Dès lors, j’ai commencé à tout filmer, y compris mon père qui tranchait le saucisson. Puis j’ai été chercher les gamins de mon quartier pour leur proposer de faire des films. Je me suis mis à réaliser des courts métrages : des films d’action, d’aventure, des polars. Je filmais ça, entre autres, dans un caddie du centre Leclerc qui tournait en travelling dans ma ville. On s’amusait, on passait le temps, on rêvait en imitant parfois nos acteurs de légende. Par la suite, j’ai réalisé des clips, puis j’ai commencé à écrire des scénarios pour le cinéma, pour des séries… Je lisais des romans, et cette écriture-là était du domaine du sacré. Le roman était un cap que je n’osais pas franchir, mais j’y rêvais. Je me suis passionné très jeune pour les littératures étrangères — notamment américaine — avec des auteurs comme Charles Bukowski, Richard Brautigan, John Fante ou encore Iceberg Slim, mais aussi par les beatniks, par cette façon qu’avaient ces écrivains-là de sortir du cadre académique. D’être totalement libre.

Me définir ou parler de moi… j’ai un peu de mal parce que je préfère m’intéresser aux autres ; parler de moi ne m’enrichit pas, les autres me nourrissent. Rapidement, je dirais que je suis un homme fondamentalement optimiste, qui aime les chips, les lasagnes et qui veut écrire des romans qu’il aimerait lire. J’aime écrire des choses solaires, je pourrais me décrire comme un auteur bipolaire dans le sens où je jongle avec les palettes de sentiments, de couleurs. 

D’où vient cette idée farfelue d’un singe qui peint lorsque son détenteur fait l’amour à une femme ? 

En fait, le concept des singes capucins qui assistent les personnes à capacités réduites existe déjà̀. Ça s’appelle l’aide simienne. C’est né en Amérique latine, avant d’arriver aux USA, en Europe puis en France. Ce sont de petits singes, des capucins, capables de réaliser des gestes simples, une cinquantaine au quotidien afin de faciliter le quotidien des personnes dépendantes. Je m’en suis inspiré après avoir vu quelque chose à ce sujet. J’ai trouvé ça très beau le rapport entre l’être humain diminué et l’animal qui prend soin de lui. J’en ai fait une histoire qui pétille dans tous les sens. 

J’ai cru comprendre entre les lignes qu’il s’agissait également d’une ode à la famille, est-ce que je suis dans le vrai ? Est-ce des valeurs que vous partagez ?

Tout à fait, c’est exactement ce que j’ai voulu transmettre. Je voulais également écrire une histoire tendre, ou la famille joue un rôle fort : un hymne à l’unité. Je partage complètement ces valeurs. Dans mes histoires, la légèreté et la fantaisie sont souvent des excuses qui permettent, entre les lignes, de faire passer des messages plus subtils. J’espère que les lecteurs les ressentiront.  

© David Zaoui

Est-ce qu’est un roman que vous avez mis longtemps à mûrir, ou au contraire tout vous est apparu spontanément ?

J’écris en fonction de ce que j’ai vécu, digéré́, analysé. Je raconte des histoires en faisant confiance à mon imaginaire, mais surtout en fonction de mes rencontres. C’est un chemin de vie. J’emmagasine puis quand je tiens une histoire, je m’y mets. Si par exemple, je croise un boulanger saxophoniste qui passe ces week-ends à chasser des grenouilles dans le but de les convertir au jazz dans son salon, eh bien, voyez-vous, moi, ça m’inspire ! Et ce boulanger-là, qui joue dans son salon de la trompette devant des grenouilles captivées (c’est ce qu’il prétend), et ben il existe. Et je l’aime. 

© David Zaoui

Le cinéma, c’est fini pour vous ?

Pour le moment, je me consacre à l’écriture, ça marche bien, et je suis ravi de rencontrer des lecteurs de plus en plus nombreux.

Avez-vous d’autres projets que l’écriture ?

En ce moment, non, et je suis heureux comme cela. Mais si personne ne rentre dans mon univers plein de couleurs, peut-être que j’irais vendre des gaufres ! Mais je n’y tiens pas. Même si j’adore les gaufres. 

Mon nouveau roman, Le Financier en chef, vient de paraître en juin aux Éditions JC Lattès. Il est accompagné de ce roman, Le Peintre du dimanche au Livre de Poche (anciennement sorti sous le titre Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris). 

Dans ce nouveau roman, Le Financier en chef, je raconte l’histoire d’un rêve échoué, celui d’un jeune homme, Jackson Zerbib, qui n’est pas arrivé à devenir l’immense cinéaste qu’il ambitionnait de devenir. Devant chercher un vrai travail, il va mentir sur son CV et se faire passer pour un directeur financier. Lui qui ne connaît absolument rien à la finance. Embauché dans une entreprise dont les bureaux sont équipés d’une belle cuisine, il va, pour masquer son incompétence, transformer son lieu de travail en restaurant étoilé…

Propos recueillis par Minarii Le Fichant

Lire l’article consacré au roman Le Peintre du Dimanche

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