Entretien avec le dessinateur Timothé Le Boucher


La jeunesse est au cœur des ouvrages de Timothé Le Boucher. Sa première BD parle de jeunes qui font la fête dans Skins Party en 2011 (Manolosanctis). Sa seconde avec des collégiens qui forme une équipe de foot dans Les vestiaires en 2014 (La boite à Bulles) ». Et le revoici avec un troisième album, Ces jours qui disparaissent (Glénat, 2017), où un jeune vieillit malgré lui. Nous avons eu le plaisir de rencontrer ce jeune et brillant auteur à Angoulême.

Entretien

Avez-vous du mal à scénariser et dessiner des personnages plus vieux que vous ?

Je ne sais pas s’il y a une espèce de courbe chez les auteurs qui dessine suivant leur âge, c’était mon cas pour les deux premiers même dans le dernier c’est un jeune de 21 ans qui vieillit énormément et dont j’aborde de nombreux sujets liés, la perte des envies, de l’ambition, des proches qui disparaissent. Donc c’est une progression dans la construction de mes histoires.

Avec Ces jours qui disparaissent  nous ne savons pas du tout où l’histoire va nous mener, c’est un scénario très dérangeant. Est-ce volontaire ?  

Oui comme l’histoire du personnage était tragique dans sa composition j’avais envie d’avoir un héros un peu naif qui arrive à relever le récit, et des relations saines avec ses amis, du coup ça fait un contraste avec le reste de l’histoire et qu’en même temps le ton général ne soit pas uniquement dépressif pour contre balancer cet aspect du récit.

Vous avez dessiné Skinsparty en trois mois, combien de temps pour écrire Ces jours qui disparaissent ?

Un processus de deux années, cela parait long par rapport à Skinsparty, mais le projet d’écriture et de dessin s’est intégré dans d’autres projets.

Personne ne vous a proposé de l’adapter au cinéma ?

C’était effectivement la grande surprise, j’ai reçu une vingtaine de propositions de producteurs et réalisateurs, j’en ai sélectionné 6 que j’ai rencontré et avons signé avec l’un d’entre eux, mais les projets de film sont très longs et je ne détiens par toutes les clefs. Le temps nous le dira si ma BD est portée à l’écran.

50 000 exemplaires écoulés de Ces jours qui disparaissent depuis sa sortie. Vous êtes un des blockbusters 2018 de Glénat. Ils sont contents de vous avoir choisis ?

Effectivement je ne pouvais m’attendre à un tel engouement pour l’une de mes premières BD. Une année 2018 vraiment folle avec de très nombreuses sollicitations dues à ce succès inattendu. J’ai pris un plaisir immense à l’écrire et à en faire la promotion mais je ne réalise pas toujours ce succès. 

Il a dû être difficile d’atterrir après cet engouement, comment l’avez-vous vécu ?

J’ai reçu de Glénat un suivi humain très étroit pour supporter la pression et me laisser le temps de travailler sur d’autres projets.

Je viens d’ailleurs de finir mon prochain album.

Justement racontez nous votre prochaine BD ?

Elle s’appelle Le Patient et parait le 10 avril 2019. Un projet encore plus ambitieux de 290 pages, plus noir aussi. Tout part d’une scène de crime épouvantable où une famille est assassinée à part le fils qui sort du coma 6 ans plus tard. Ce patient sera suivit par une psychologue pour délier le trouble de sa mémoire.

Propos recueillis par Xavier de la Verrie

Timothé Le Boucher, Ces jours qui disparaissent, Glénat, septembre 2017, 192 pages, 22,50 eur


Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :