Histoire de Gênes, une puissance commerciale et financière à la Renaissance
Docteur en histoire médiévale et enseignant ay Lycée Edgar Quinet, Fabien Levy est un spécialiste de la ville de Gênes à laquelle il a déjà consacré un livre, La monarchie et la Commune : les relations entre Gênes et la France 1396-1512 (Ecole française de Rome, 2015). Il propose ici une Histoire de Gênes pour Passés composés.
Un acteur essentiel du Moyen-âge…

Gênes a été sans doute éclipsé par la réussite de Venise lors de la période médiévale alors que ses marchands font souvent jeu égal avec ceux du Doge. Coincée dans une Ligurie plutôt pauvre, Gênes doit son salut à la Méditerranée toute proche. Grâce à ses marchands et à ses navires, elle s’impose au levant en concurrent Venise, touchant à la Mer noire grâce à son comptoir de Calfa et à la mer Egée grâce à sa possession de l’île de Chio. Vers Gênes viennent les épices, les matières premières pour l’industrie textile. Gênes joue ainsi un rôle d’intermédiaire dans le grand commerce méditerranéen mais connaît une éclipse au XIVe siècle. La Peste noire, la crise économique et démographique, l’irruption des Ottomans et la faiblesse Byzantine jouent leur rôle. Et la France essaie alors d’imposer sa suzeraineté, pour un temps…
…Et de la Renaissance
Contre toute attente, Gênes redémarre au XVe siècle. Grâce au commerce bien sûr et à son insertion dans la prochaine mondialisation ibérique : on trouve des Génois en Espagne et au Portugal mais aussi aux Açores et aux Canaries, bientôt au Nouveau monde (rappelons que Colomb est Génois d’origine). Surtout, les grandes familles de Gênes développent leur puissance bancaire et s’imposent comme des interlocuteurs privilégiés des princes et de leurs empires. Gênes trouve d’ailleurs un intérêt à favoriser les Habsbourg face aux Valois, les seconds se montrant trop désireux d’étouffer l’indépendance de la ville. C’est aussi le moment où la République s’impose comme une oligarchie de grandes familles insérées dans le commerce international face à une plèbe plus démunie. Fabien Levy nous donne un ouvrage précieux sur un sujet méconnu en France.
Sylvain Bonnet
Fabien Levy, Histoire de Gênes, Passés composés, avril 2025, 320 pages, 22 euros