Faith, tome 2 – Doubles et faux-semblants

Faith est une super-héroïne hors-normes, mais pas vraiment pour les raisons qu’on imagine a priori. Quand trop de geek tue le geek.

 

Réjouissons-nous d’avoir une super-héroïne qui sorte des sentiers battus. Pour une fois, oubliez les filles taillées comme les danseuses du Crazy Horse. Faith est différente. « Elle a des rondeurs », comme dirait mon épouse. Tout juste si ce n’est pas devenu un argument marketing. Mais fort heureusement, la qualité de cette série ne tient pas à son tour de taille.

 

Faith : un tempérament positif

Ce qui me plaît chez cette héroïne, c’est son tempérament. Jody Houser s’évertue à faire de Faith Herbert une jeune femme positive, pleine d’énergie, presque candide. Zéphyr n’est pas le genre de super-héroïne à traîner son mouron à longueur d’épisode. Vous savez quoi ? Ça fait du bien ! Dans une culture comics qui confond trop souvent maturité avec noirceur, les aventures raniment quelque chose qu’on voit trop peu souvent à mon goût dans les comics : la lumière.

 

Superman au féminin

Cette lumière me rappelle par moment une référence absolue des comics. Jody Houser s’inspire de Superman, reprend à son compte et modernise Clark Kent : comme lui, elle est journaliste ; comme lui, elle se cache derrière ses lunettes ; comme lui, elle mène une double vie. Elle protège Los Angeles sous le costume de Zephyr.

 

 

Trop de références

Seulement, cette référence, Jody Houser la pousse à l’extrême. Une fois mis de côté le physique, rien ne différencient ses aventures de celles de Superman. Mêmes situations, mêmes problématiques. Rien ne surprend vraiment. Jody Houser développe son côté geek, mais là encore, cela me pose problème. À force de références et de citations, on finit par se lasser. Le summum semble atteint ici dans la seconde partie de cet album. L’action se déroule… dans une convention de comics ! Ou elle croise… Un clone d’elle-même !! À force de ne s’adresser qu’aux fans, je crains que la série ne se coupe d’une partie de son lectorat. Pire, ses aventures pourraient tourner rapidement en rond.

 

Pour terminer sur un bon point, sachez que ce tome 2 a le bon goût d’être accessible aux nouveaux lecteurs : tous les enjeux sont résumés dans les 3 premières pages. Les nouveaux lecteurs peuvent donc s’y lancer sans craindre d’être largués.

 

Stéphane Le Troëdec

 

Faith tome 2, Bliss Comics, août 2017, 112 pages, 14,95 euros