Maréchaux d’Empire, des héros et des hommes

Les grands méconnus

On les connaît sans les connaître, leurs noms ont servi à baptiser un grand nombre de boulevards et de rues à Paris et dans un grand nombre de ville : voici un livre consacré aux maréchaux de Napoléon, coordonné par François Houdeseck, responsable des projets éditoriaux spéciaux de la Fondation Napoléon. Il rassemble un grand nombre de contributions de spécialistes comme Pierre Branda, Jacques-Olivier Boudon, Vincent Haegele (saluons son chapitre consacré à Murat), Aurélien Lignereux, David Chanteranne, Antoine Boulant et bien d’autres.

Des origines et des trajectoires différentes

Quoi de commun entre des nobles comme Davout et Marmont et des gens d’extraction plus modeste comme Murat ou Ney ? Tous commencent vraiment leur carrière avec la Révolution, pour une raison simple : l’émigration éclaircit les rangs des officiers supérieurs. Et la guerre est un accélérateur de carrière, permettant à beaucoup de devenir généraux avant leurs trente ans ! ils deviendront maréchaux d’Empire, soit lors de la promotion de 1804, soit durant le règne de Napoléon après avoir prouvé leur valeur auprès de leur maître : il en est ainsi de Macdonald en 1809, de Poniatowski en 1813 et de Grouchy en 1815. Il est vrai que certains devaient faire oublier leur républicanisme d’antan…

Des talents différents

Parmi eux, il y en a qui doivent leur titre à leurs mérites passés, comme Kellermann, le vainqueur de Valmy, ou Jourdan, qui avait sauvé la France républicaine en gagnant la bataille de Fleurus en 1794. On trouve d’habiles tacticiens comme Davout, le vainqueur d’Auerstaedt, Masséna ou Soult. D’autres sont des meneurs d’hommes comme Murat et Ney (ce dernier est un véritable héros pour l’armée, surtout après la retraite de Russie) tandis qu’un Berthier s’épanouit dans le travail d’état-major… pour lequel un Soult s’avérera très mauvais. Tous doivent en tout cas leur promotion au maréchalat par leurs mérites sur le champ de bataille, ce qui tranche avec bien des maréchaux d’Ancien Régime (sauf Turenne ou Maurice de Saxe, bien sûr).

Excellent volume.

Sylvain Bonnet

François Houdecek (sous la direction de), Maréchaux d’Empire, Passés composés, novembre 2023, 420 pages, 24 euros

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