Pavie 1525, L’ambition brisée de François Ier
Beaucoup d’historiens se sont penchés sur la bataille de Pavie est un évènement, de Jean-Marie Le Gall à Jean-Paul Mayer et même un écrivain comme Jean Giono s’y est intéressé dans un ouvrage devenu célèbre. Julien Guinand, auteur de La guerre du roi aux portes de l’Italie (Presses universitaires de Rennes, 2020), maître de conférences à l’université catholique de Lyon, se penche à son tour sur l’évènement.
Une bataille décisive ?

Le 24 février 1525, alors que l’armée française assiège la ville italienne de Pavie après avoir réussi à repousser les impériaux de Marseille (commandés par le connétable de Bourbon) et repris Milan, voit les troupes de Charles Quint arriver à revers. Les arquebusiers espagnols et allemands tirent mieux, la cavalerie française est massacrée, c’est la déroute. Et surtout François Ier est capturé ! le roi de France, bientôt traité avec les égards dus à son rang, se retrouve prisonnier de son pire ennemi. Jamais plus la France ne revendiquera Milan. Mais pour autant, rien n’est joué. La guerre continue, sans que le territoire du royaume de France ne soit inquiété. Elles ne se terminera qu’avec la paix du Cateau-Cambrésis en 1559.
Un échec personnel
Pourquoi François Ier a-t-il décidé de son propre chef d’engager la bataille ? Les conditions étaient mauvaises, le terrain n’était pas celui de Marignan. Si l’artillerie n’a pas joué un rôle décisif, les français ont payé cher leur témérité. Et François Ier, homme courageux mais mauvais chef de guerre, en tirera la leçon : après sa libération, il ne s’exposer plus sur un champ de bataille. La bataille de Pavie ne fut en tout pas décisive comme le fut celle de Leipzig en 1813 ou peut-être Stalingrad. Tout au plus marque-t-elle le début de la fin du rêve italien d’un roi de France parmi les plus malchanceux mais qui s’acharnera jusqu’à la fin de son règne… je renvoie à l’excellente biographie de Didier le Fur pour cerner ce personnage mystérieux. Excellent récit de bataille en tout cas.
Sylvain Bonnet
Julien Guinand, Pavie 1525, Perrin « champs de bataille, janvier 2025, 320 pages, 25 euros