« Le Diable à Westease » de Vita Sackville-West

Westease est un village du sud de l’Angleterre, qu’habitent des personnalités ambigües, dont la vie sociale s’ordonne autour de la paroisse, et de son étrange pasteur. C’est là que choisit de s’installer un romancier connu, qui sera vite témoin de faits dramatiques, et déstabilisants pour tous. 

Tel est le cadre du roman — presque policier — que Vita Sackville-West a écrit en 1947, mais qui vient seulement d’être traduit en français. En fait, il s’agit d’une énigme, et la romancière anglaise s’y rapproche de sa devancière Agatha Christie, tant cette aventure est bien ficelée. 

Outre son côté mystérieux, Le Diable à Westease conte avec charme et un humour typiquement british, la vie d’une petite communauté proche de Bristol, juste après la dernière guerre, quand les conventions sont encore fortes, et dictent une quotidienneté parfois rigoureuse. Qu’importe ! Le jeune écrivain qui y débarque, et y restaure un vieux moulin, n’est pas au bout de ses étonnements, qu’il narre avec fantaisie, jusqu’au dénouement. Encore ce dernier se conclue-t-il bizarrement sur une question à l’adresse du lecteur, qui ne manque pas de laisser ce dernier un peu rêveur….

Vita Sackville-West vécut de 1892 à 1962. Amie de Virginia Woolf, elle est l’auteur de romans (citons Haute société) et poèmes, mais passe aussi pour une excellente spécialiste du jardin anglais, thème de plusieurs de ses ouvrages. 

Didier Ters

Vita Sackville-West, Le Diable à Westease,  Autrement, février 2014, 176 pages, 16 eur

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