L’éveil du Palazzo, de l’art de raconter
On connait Léo Henry pour La panse (Gallimard, 2017) ou Thecel (Gallimard, 2020), où il revisitait nos genres favoris avec panache. L’éveil du Palazzo se situe dans le même univers, appelé le cycle de « Mille saisons », que La géante et le naufrageur, paru en 2023 au Bélial (déjà).
Révolution rampante
« Mon nom est Lazario et cette histoire commence le soir où les soldates de la Régentine forcent la porte de la bicoque de mon maître, espérant y débusquer l’agitateur connu, dans le Quart Bas de Pré aux Oies sous le nom de Bavardasse. »
Lazario est un jeune garçon à qui son maître est enlevé, dans une cité où la révolte des plus humbles gronde contre la bourgeoisie et les élites, regroupés dans le Mitan où les Eminences, au-dessus du Quart Bas. Lazario va renouer avec ses anciens amis, dont Falsema et la ramoneuse Zozote, et on va en apprendre sur son passé. Son ennemi est la Régentine, qui va essayer de le neutraliser car il se pourrait que Lazario devienne à la fin des six saisons son pire ennemi.
Littérature feuilletonesque
L’éveil du Palazzo se veut un roman touffu et foisonnant. Parfois, on a du mal à suivre l’intrigue, avouons-le, tant Léo Henry est un artificier qui lance ses feux de Bengale un peu partout. L’univers développé est assez fascinant et on retrouve à la fin du roman le personnage de Syzygie, central dans La géante et le naufrageur. On ne s’ennuie jamais dans ce roman plein de rebondissements, ancré dans la fantasy et pourtant très moderne avec ses changements de point de vue narratif. Il faut, pour ceux qui ne le connaissent pas, lire Léo Henry car ses romans cachent des secrets d’émerveillement.
Sylvain Bonnet
Léo Henry, Mille saisons ; l’éveil du Palazzo, illustration de couverture de Stéphane Perger, carte de Philippe Gady, illustrations intérieures de Pauline J. Bhutia, Le Bélial, août 2024, 384 pages, 23,90 euros