Hollywood cantine, la dame dans le coffre de la voiture

Juriste de formation, Olivier Barde-Cabuçon a aussi écrit des polars, dans une veine historique, plutôt bien troussés : Le cercle des rêveurs éveillés et Hollywood s’en va en guerre, tous deux à la Série noire. Hollywood cantine est la suite du second.

Une morte et le cinéma dans tous ses états

Janvier 1942. Les Etats-Unis sont en guerre, l’Axe progresse partout. Et Vicky Mallone est de mauvaise humeur :

« Il y a des jours où on devrait rester peinarde dans son lit. Et je ne vous parle même pas des nuits ! Tous les matins, je me dis que je vais essayer de faire mieux que la veille. Peine perdue ! La vie m’a brisée et depuis je ne fais que tenter de colmater les fissures. »

Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)

Une cliente, une affaire, rien de tel pour occuper la jeune détective privée, toujours belle mais qui pioche son inspiration dans l’alcool, histoire d’oublier son fils dont elle a perdu la garde et toutes ces filles dont elle s’amourache, sans espoir. L’une d’elle, Joyce, photographe de plateau, l’a justement contacté. Alors Vicky prend la route… et tombe sur la police, y compris une équipe de fédéraux menée par son vieux pote Arkel, venus pas loin à cause de la mort de Carole Lombard dans un accident d’avion. Là, on lui montre le corps de Joyce dans un coffre de voiture. Morte bien sûr.  Vicky décide de monter l’enquête, va sur le tournage où Joyce officiait, rencontre la jeune star Savannah Ford. Pas suffisant, surtout quand elle se fait tirer dessus. L’enquête de Vicky la mène au Hollywood Canteen. Elle pourra compter sur des coups de main de Bette Davis et… Humphrey Bogart, fidèle à sa légende. Bon courage Vicky !

Un roman solide

Hollywood cantine se lit vite et bien. L’intrigue située dans le monde du cinéma (et quel cinéma !)  le rattache aux mythologies du roman noir et du film noir des années quarante, la présence iconique de Bogart est un clin d’œil qu’on savoure. Ici, le modernisme constitue à avoir une détective, lesbienne de surcroit, diablement belle aussi, plongée dans un univers masculin très macho. Et Vicky s’en sort bien. Excellent pour se détendre.

Sylvain Bonnet

Olivier Barde-Cabuçon, Hollywood cantine, Gallimard « Série noire », mai 2025, 416 pages, 20 euros

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