Cumulonimbus, plus feel good tu meurs!
J’ai longtemps hésité à rendre compte de ce livre. Par principe je n’aime pas publier des critiques négatives : c’est sombrer dans les mauvais sentiments ; et en plus (et surtout ?) risquer de se faire des ennemis sans vraie raison. Donc, prudence… Puis cette idée m’est venue : une mauvaise publicité, c’est encore une publicité. Parler en mal de ce roman, Cumulonimbus, c’est malgré tout attirer sur lui l’attention du lecteur…
Une triste histoire qui finit bien

Quel est l’argument ? La narratrice est malheureuse, sa fille Calypso a fugué depuis trois mois. Elle décide de partir à sa recherche, en même temps qu’elle part à la chasse aux paréidolies, ces figures que l’on peut trouver aux nuages quand on a dans l’âme un brin de poésie. Comme l’auteur, elle est écrivain, son éditeur adore son projet de faire un livre de paréidolies ! Nous voilà lancés sur les routes : va-t-elle retrouver sa fille ? Le suspense dure jusqu’à la page 169 (sur 173) : c’est le happy end : « Je suis heureuse d’être près de toi. La phrase m’est sortie naturellement, comme une source peut sourdre de terre. […] J’ai eu si peur de te perdre. Tu sais je m’en veux terriblement », dit à sa fille la mère émue – collectionnant les stéréotypes bien convenus, mais qu’importe : au moins tout le monde s’y retrouve sans peine…
La tonalité du livre est en harmonie avec cette belle et touchante histoire de famille. L’écriture en est simple et harmonieuse, avec la touche d’originalité nécessaire. Une écriture qui glisse facile, accessible à tous, sans le moindre effort. L’auteur cultive les mots de tous les gens de tous les jours…
Vive la romance
On pourrait illustrer l’univers qu’il nous propose en jouant avec les titres de ses livres précédents : Les hommes à lunettes n’aiment pas se battre, surtout lorsqu’ils portent des Pantoufles et qu’ils cheminent à Petites foulées au bord d’un canal… Voilà, c’est pépère…
En dédicace à la librairie Livresse, Luc-Michel Fouassier déclara : « L’acte commercial me plait, c’est comme jouer à la marchande quand nous étions plus jeunes » ça tombe bien, son éditeur aime aussi le commerce. Et il sait que les romances font actuellement un tabac. En ce monde de bruits et de fureurs, les lectrices et lecteurs aspirent à un peu de douceur.
Bien sûr, l’auteur à dédié ce livre à sa maman. On lui souhaite une belle carrière dans le divertissement littéraire.
Mathias Lair
Luc-Michel Fouassier, Cumulonimbus, Julliard, avril 2024, 175 pages, 18 euros
