Le Printemps de Sakura, le très beau roman graphique de Marie Jaffredo

Après le très bel album Yuan, journal d’une adoption, Marie Jaffredo reste fidèle au Japon et à l’enfance dans Le Printemps de Sakura. C’est un nouveau voyage, celui-ci vers la paix intérieure au contact de la douceur et de la nature.

La feuille de cerisier

La petite Sakura vit seul avec son père français à Tokyo depuis la mort de sa mère japonaise. Elle a pris l’habitude de passer ses vacances à Lyon, chez ses grands-parents. Mais cette année ce n’est pas possible, alors elle va devoir aller chez sa grand-mère maternelle. Elle n’est franchement pas emballée… D’autant plus que va se poser la barrière de la langue, car Sakura parle assez mal le japonais. Mais sa grand-mère est la gentillesse même, et c’est une intrépide ! Petit à petit, elle va lui faire découvrir le Japon rural et préservé dans toute sa splendeur ancestrale.

Le contraste est marquant entre la petite commune en bord de mer, où tout le monde se connait, où les odeurs sont un émerveillement, et Tokyo. Et c’est en s’éveillant à la nature que la petite Sakura va retrouver le chemin de la paix, qui passe par l’acceptation.

Quelques secondes d’une pluie rose

Sakura va apprendre qui elle est par les activités simples et toutes en synergie avec la nature que sa grand-mère lui propose. Marcher en forêt, ramasser des huîtres, cuisiner. Et ce devait être une bonne maîtresse d’école, car elle sait conduire Sakura sans la heurter vers cette part profonde qui est en elle et qu’elle n’a pas développé jusqu’alors : son héritage japonais.

Le Printemps de Sakura est un très bel album. La sensibilité du récit est en parfaite harmonie avec celle des traits et des couleurs, formant un unisson rare. C’est l’histoire simple d’une petite fille qui a perdu sa mère, et qui va la retrouver dans les odeurs de son passé.

Loic Di Stefano

Marie Jaffredo, Le Printemps de Sakura, Vents d’Ouest, août 2022, 112 pages, 19 euros

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