L’homme superflu, un peu de légèreté en science-fiction

Une écrivaine qui monte

Autrice d’une dizaine de romans dans le domaine de l’imaginaire, on a connu en France Mary Robinette Kowal avec Vers les étoiles (Denoël, 2020), premier volume de la série Lady Astronaute. Il s’agit d’une uchronie où, à la suite d’un météore ayant frappé la côte Est des Etats-Unis, le changement climatique force l’humanité à s’unir pour rechercher une autre planète. Le cycle met en scène une scientifique, Elma York, pleine de solutions mais qui va devoir affronter bien des machos pour arriver à aller dans l’espace. La trame de L’Homme superflu est plus prosaïque : il s’agit d’une riche inventrice, en pleine lune de miel avec son détective de mari, qui se retrouve mêlé à un meurtre lors d’une croisière spatiale !

Meurtre dans l’espace

Qui n’a jamais rêve de voyager dans l’espace en première classe ?

Agenouillée sur le sol de sa suite, Tesla Crane percevait distraitement les vibrations de l’anneau centrifuge qui pivotait autour du Lindgren, le navire de croisière interplanétaire. Ou probablement s’agissait-il du ronron de l’air conditionné. L’anneau de niveau terrien était suffisamment vaste pour qu’on ne perçoive même pas la force de Coriolis, à moins qu’on propulse un objet. 

Tout devrait aller bien pour Tesla, en route pour Mars avec son sympathique mari Shal, beau comme un dieu. Sans compter son adorable chienne Gimlet. Mais voilà qu’un meurtre est commis ! Shal se retrouve, contre toute attente, soupçonné par la police du bord, la détective Maria Piper en tête. Tesla a beau compter sur son avocate, Fantine, restée sur Terre, pour l’aider, l’affaire s’avère mal partie. Mais elle n’est pas femme à se laisser abattre et va tirer l’histoire au clair.

Un sympathique divertissement

Ici, pas d’apocalypse climatique, juste une histoire de meurtre à résoudre (mais dans l’espace) et Mary Robinette Kowal s’est inspiré de classiques du genre : Meurtre sur le Nil d’Agatha Christie et aussi L’introuvable de Dashiell Hammett (dialogues étincelants mais roman assez faible lorsqu’on a en tête les chefs d’œuvres que sont La moisson rouge ou Sang maudit). Sans être renversant, L’homme superflu a des qualités dont l’humour (et chaque chapitre est précédé d’une recette de cocktail).

Ce divertissement réussi et léger ne fera pas faire de cauchemar au lecteur : vu l’ambiance actuelle dans le monde, pourquoi pas ?

Sylvain Bonnet

Mary Robinette Kowal, L’Homme superflu, traduit de l’anglais par Patrick Imbert, Denoël Lunes d’encre, février 2024, 480 pages, 24 euros

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