Nos premières fois, la préhistoire à portée de tous

Un préhistorien de valeur

Chercheur au CNRS, Nicolas Teyssandier est un préhistorien et a dirigé un certain nombre de fouilles en Europe centrale, en Afrique du Sud et en Mongolie. On lui doit une thèse remarquable, En route vers l’Ouest, et un ouvrage, Variations sur l’histoire de l’humanité, préfacé par le regretté Yves Coppens, publié en 2018 par La ville Brûle. Il a aussi co-scénarisé le documentaire Le fils de Néandertal ou le secret de nos origines, diffusé sur Arte. Ici, il revient sur les premières fois où les humains ont expérimenté des choses nouvelles, réunis en trente chapitres.

Un passé qu’on peut reconstituer

Difficile d’entrer dans le secret de nos origines, avant l’invention de l’écriture. On doit ici s’en remettre aux résultats des fouilles archéologiques et à des observations précises sur site. On est ainsi à peu près en mesure quand l’homme a commencé à utiliser des outils, il y a plus de 3,3 millions d’années (une date qui recule dans le temps suite aux nouvelles fouilles). Quant au premier cannibale (ou trace de cannibalisme), on en a retrouvé des traces remontant à – 800 000 ans en Espagne. Et puis il y a l’homme de Neandertal, dont certains gènes se retrouvent dans notre ADN, preuves d’accouplements hybrides.

Des compagnons de longue date

Savez-vous depuis combien de temps on a domestiqué le chien ? Entre – 30 000 et -15 000 ans. Et ils descendent directement des loups. Quant au chat, cela fait moins longtemps (vraisemblablement -10 000 ans) mais je pose la question suivante : ne serait-ce pas plutôt eux qui nous ont domestiqué ? En tout cas, dans les deux cas, la domestication a diminué leur taille.

Nos premières fois est un ouvrage pédagogique et passionnant.

Sylvain Bonnet

Nicolas Teyssandier, Nos premières fois, 30 (pré)histoires extraordinaires, Flammarion « champs », mai 2022, 240 pages, 8 euros

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