La Perse antique, une civilisation encore méconnue
Une civilisation méconnue
Voici la réédition d’un ouvrage paru aux Belles Lettres en 2005 dû à la Philip Huyse, un spécialiste de l’Iran préislamique également directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études. Cet ouvrage vise à mieux faire connaître une civilisation ancienne, riche, sous trois périodes différentes : dynastie Achéménide, période Parthe Arsacide, dynastie Sassanide.
Un empire connecté à la méditerranée

Sans entrer dans le détail de l’ouvrage, disons que Philip Huyse démontre avec talent combien la Perse antique, décriée par les historiens grecs comme Hérodote marqué par les guerres médiques (au passage, un conflit sans grande importance dans l’histoire de l’empire). Signalons déjà que la Perse antique a recouvert d’anciennes civilisations comme Babylone et l’Assyrie. Les Perses ont toujours veillé à respecter les peuples conquis et leurs croyances, même si quelques persécutions anti-chrétiennes ont pu survenir durant la période Sassanide : les perses pouvaient voir ponctuellement dans les chrétiens une cinquième colonne de l’empire romain, puis byzantin. Les routes commerciales liaient en tout cas le monde Perse à la méditerranée, sans compter la route de la Soie.
Un foyer religieux
Notons pour terminer l’importance de ce monde Perse dans l’histoire des religions. On connaît le Mazdéisme comme religion officielle, agglomérat de croyances polythéistes remontant dans la très haute antiquité. Puis il y a le manichéisme, religion très importante dont le futur Saint Augustin fut un temps sectateur, qui naît en Perse pour se répandre ensuite dans tout le bassin méditerranéen. L’impact de la conquête arabe n’a pas complètement éradiqué ces croyances. Certains mazdéens se sont cachés en Iran, d’autres ont émigré en Inde (et le chanteur Freddy Mercury est issu de cette diaspora). Pour conclure, disons clairement que ces Perses ne furent en aucun cas les barbares dénoncés par les grecs. Synthèse réussie.
Sylvain Bonnet
Philip Huyse, La Perse antique, Tallandier, mars 2025, 384 pages, 11 euros