La Petite librairie de Riverside drive
La librairie est un lieu propice pour raconter des histoires, et les romans feel-good ne s’en privent pas. Best-seller traduit en plus de 10 langues, La Petite librairie de Riverside drive s’impose comme une référence du genre.
Un héritage providentiel
L’oncle d’Amérique est une tante anglaise. Mais l’héritage est bien tombé du ciel, sous la forme d’une petite librairie londonienne. Charlotte Rydberg quitte sa campagne suédoise en se disant qu’elle ne restera que le temps de vendre… Mais l’attachement au lieu, et aux deux anciens salariés de l’ancienne libraire agissent vite. Ainsi, sans l’avoir imaginé, Charlotte se met dans les pas de sa tante, Sara, et de Kristina, sa propre mère.
Le roman se déploie sur deux époques de la librairie, l’ancienne de la tante (1982) et la moderne de Charlotte (de nos jours). Cela permet de belles promenades dans un Londres qui évolue, avec une vraie belle qualité des descriptions, des lieux et des personnages. Au cœur de tout cela, une petite intrigue douce sur l’histoire même du lieu, et son côté havre de paix, douillet et protégé au milieu d’un monde agité.
une belle galerie de portraits
La Petite librairie de Riverside drive est l’occasion d’une belle galerie de portraits. On retrouve l’ambiance du Petit traité du lecteur de Shaun Bythell et de La Librairie de la place aux herbes d’Eric de Kermel, et les types de lecteurs qui défilent : les obsessionnels d’un auteurs, d’un genre ou d’une cause ; ceux qui se cherchent dans les modèles des autres ; les tendres ou les râleurs… Et l’équipe en elle-même, qui vit et se reconstruit autour de Charlotte, avec la passion des livres et la bienveillance au service des lecteurs, tous les lecteurs, chevillée au corps.
C’est simple, sans prétention, et joliment réussi. Les 500 pages passent assez vite, sans grande surprise, ce n’est pas de la grande littérature, c’est un peu bavard mais La Petite librairie de Riverside drive est un roman très plaisant, plein d’humour et qui donne une belle image des amoureux des livres.
Loïc Di Stefano
Frida Skybäck, La Petite librairie de Riverside drive, traduit du suédois par Sophie Jouffreau, Points, avril 2024, 504 pages, 10,40 euros